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Interview B. Lacour du 3 octobre 2017

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Interview B. Lacour du 3 octobre 2017 Empty Interview B. Lacour du 3 octobre 2017

Message par CamilleV Mer 4 Oct - 15:56

Historique du projet :

Il y a quatre établissements présents sur la Loire-Atlantique, et hormi cela pratiquement rien sur le territoire, sauf dans le Nord, à Lille, où l'Adapei a un service.

A l'origine, à la fin du siècle dernier, entre 98 et 2003, un groupe de travail pluri-institutionnel s'est constitué, qui réunissait des professionnels du secteur médico-social (ESAT, SAVS, PMI, centres médico-sociaux), lesquels étaient confrontés à ce type de situation, avec une recrudescence de naissances dans des familles où au moins un des deux parents se trouvait en situation de handicap.

La chance qu'on a eue nous c'est que tout de suite le département a piloté ce groupe de travail. Il s'est tout de suite saisi de la question et une personne du conseil départemental s'est chargée d'animer ce groupe de travail. Il l'animait, faisait les comptes-rendus, il rassemblait les différentes idées et les impulsait. Ce qui a émergé pendant ce temps-là c'est la nécessité de prendre en compte les situations telles qu'elles venaient. Et de sortir des représentations qui pouvaient être massives (et qui existent encore, on est pas totalement débarrassés de ça), selon lesquelles ces personnes-là ne pouvaient pas être parents. Or c'était faux, ils l'étaient. Il fallait bien prendre en compte les situations d'enfants qui dans des familles PADI.

D'autre part il était important, à l'issue de cette réflexion, de créer un service spécifique, de non pas s'appuyer sur un SAVS, comme cela se fait majoritairement en France, mais vraiment de créer un service spécifique qui aurait trois missions principales, qui ont été définies dans le cadre de ce groupe de travail :

1. Assurer un service spécialisé auprès des adultes qui en font la demande. On s'est positionné d'emblée sur une contractualisation directe entre les personnes et le service. Il n'y a pas de tiers, comme par exemple le conseil départemental qui viendrait, comme il le fait dans le cadre des AED, de l'aide administrative. Là c'est une contractualisation directe. L'idée c'est d'accompagner ces personnes-là dans tous les aspects de la parentalité, avant et après la naissance d'ailleurs. C'est-à-dire qu'on a pris tout de suite la possibilité d'accompagner soit dans la grossesse en cours, ou même avant conception, c'est-à-dire des personnes qui se posent cette question-là, ou ont manifesté un désir d'enfant, et à ce moment-là on peut intervenir.
2. La deuxième mission c'est d'articuler le partenariat dans le cadre des contrats d'accompagnement signés avec les personnes. Alors l'idée au départ du conseil départemental c'était de réduire autant que possible le nombre d'intervenants. C'était un petit peu ça le leitmotiv. Et nous avec l'expérience, on a montré que c'était pas tant le nombre d'intervenants qu'il s'agissait de réduire, mais que chacun pouvait avoir sa légitimité, son rôle et son utilité dans une situation familiale. C'est-à-dire qu'un curateur ça peut pas faire le boulot d'une puéricultrice de PMI, et ça peut pas faire le boulot non plus d'une TISF, etc. Mais qu'il s'agissait plus donc, de coordonner et d'articuler les interventions et des uns et des autres. Donc on a mission spécifique à ce niveau-là, on a été légitimés par le conseil départemental pour avoir ce rôle-là auprès des partenaires, pour assurer cette mission de coordination, de partenariat.
3. Et puis la troisième mission, c'était d'être service-ressource sur le territoire pour faire de la formation, de l'information auprès du public et des professionnels.

Ces trois axes-là ont été positionnés très tôt dans le cadre de ce groupe de travail. Et c'est sur cette base que s'est constituée la première convention qui autorisait et qui missionnait notre association, laquelle était partie-prenante dès le départ dans les échanges, qui était choisie pour créer le premier SASP, donc en 2004 sur notre territoire de Guérande/St-Nazaire. Et donc on a une convention qui intègre dès 2004 ces éléments-là.

Liens avec les autres SASP :

On peut avoir des liens avec les autres SASP des autres régions françaises. Il y a eu en 2014 un colloque à Lille qui avait été organisé par l'ADAPEI de Lille, et qui réunissait justement tous ces services spécifiques et tous les réseaux qui pouvaient exister.

Et sinon, à la suite de notre création en 2004, trois autres SASP se sont créés de manière à pouvoir couvrir l'ensemble du territoire, et là on est en lien. On a constitué l'Inter-SASP44, où on se voit une fois par trimestre, et on avance sur un certain nombre de points. On partage autour de la pratique,  on a été force de proposition auprès du conseil départemental pour faire évoluer nos conventions, pour faire un socle commun de convention SASP, et puis là on s'engage dans des actions de formation. C'est-à-dire qu'on a mis en avant le fait qu'il était important que ce que l'on propose, notre manière de concevoir l'accompagnement, la prise en compte de ces situations-là, eh bien les étudiants travailleurs-sociaux, y soient sensibilisés assez rapidement, donc on a proposé aux centres de formation d'intervenir dans des espaces dans lesquels on peut s'inclure.

Agrément et financement :

Alors vous avez bien noté qu'on a changé d'époque, entre 2004 et aujourd'hui. Mais à l'époque on pouvait évidemment partir d'une idée, d'un repérage des besoins, avec ensuite la mise en avnt d'un fonctionnement, créer un service s'il était reconnu utile par le financeur/département. Et donc pour nous ça s'est passé un peu comme ça. Ensuite, comme c'était cohérent avec la démarche qui avait été initiée [par le groupe de travail], il y a eu tout ce travail-là, la convention avec le conseil départemental, et on a eu un arrêté d'autorisation dès 2004 qui a fixé les choses en dur dans les budgets. Même si on était expérimental, c'était quelque chose qui était voué à se pérenniser.

Nous on s'appuie sur les politiques dans le domaine du handicap, contrairement à Lille où eux ils s'appuient sur les politiques de la protection de l'enfance. Donc c'est une porte d'entrée différente. Nous on est basé sur les politiques du handicap et ça nous semble plutôt pertinent, c'est-à-dire que ça permet de nous différencier vraiment des services de la protection de l'enfance. Le soutien est apporté aux adultes, qu'ils soient parents ou non, et s'ils sont parents quelle que soit leur situation de parentalité, dans l'intérêt bien sûr de l'enfant (cette dimension n'est évidemment jamais laissée de côté), mais c'est bien l'adulte qui nous fait la demande, c'est lui qui demande à être soutenu dans sa fonction parentale. Et donc c'est une sorte de compensation du handicap, fixée sur les questions de parentalité.

C'est à ce titre que le conseil départemental nous débloque une enveloppe annuelle pour fonctionner au titre des politiques de compensation du handicap.

C'est donc une enveloppe annuelle, sachant qu'on a défini un nombre de places pour pouvoir calculer le coût. À un moment donné le conseil départemental a du rapporter ça à un coût par places. Et donc nous on est à 26 places, sachant qu'une place ça correspond à quoi, eh bien à un adulte déjà, seul ou avec un enfant, ou un couple avec ou sans enfant. Après on compte une demie-place pour chaque enfant supplémentaire. Donc un couple avec deux enfants c'est une place et demi.

Donc 26 places, mais 24 effective, car deux places sont destinées à nos missions de formation et d'information sur le territoire. Donc cette mission-là est prise en compte dans le budget. Ce qui n'a pas toujours été le cas, car ça par exemple ça a fait l'objet de négociations, et notamment de choses qu'on a pu faire remonter dns l'intersasp44. D'où l'intérêt de pouvoir se regrouper à certains moments et de faire remonter des propositions de manière coordonnée.

Organigramme :

26 places, donc nous on a 2,60 ETP d'éduc spé. Et 0,30 ETP de psycho. Plus moi mon poste est mutualisé avec d'autres services, car je dirige aussi un foyer d'hébergement, un savs, et puis un service d'accompagnement familial et social. Le poste de la secrétaire est également mutualisé sur ces quatre services-là.

Ce qui ramène à 9/10 places par professionnel.

Fonctionnement :

On est ouvert classiquement du lundi au vendredi, avec des horaires qui s'adaptent quand même à la disponibilité des gens, sachant que certaines personnes travaillent, que c'est compliqué de les rencontrer en journée. Donc on intervient un peu comme les SAVS, plutôt le soir, mais bon pas trop tard non plus car il ne s'agit pas d'envahir les gens chez eux au-delà d'une heure raisonnable. Après ce sont des horaires qui s'ajustent en fonction des besoins.

Dans les modalités que l'on propose on a des modalités collectives. Et donc certain samedi on a des modalité d'accueil parents-enfants qui sont proposées, et donc là c'est le samedi matin, avec deux professionnels qui assurent l'accompagnement. C'est pas tous les samedis, il y en a trois ou quatre dans l'année. On peut pas faire beaucoup plus. Et puis on a aussi des week-ends accompagnés, du vendredi au dimanche. Là aussi c'est encadré par deux professionnels.  Il y en a quatre dans l'année. Ce sont les familles qui viennent, trois ou quatre d'entre elles dans un même gîte, et elles passent le week-end ensemble, avec l'encadrement des éducateurs. Et les éducatrices travaillent un certain nombre de points en s'appuyant sur le quotidien. Ce qui fait forcément qu'on a aménagé des horaires pour pouvoir fonctionner sur ces temps-là aussi.

L'intervention en semaine se fait principalement au domicile, mais pas exclusivement.

Du point de vue des locaux, c'est pas immense, on a des bureaux, plus une salle de réunion. On rencontre au service les personnes dans le cadre de la procédure d'admission. Donc ça, ça ne se fait pas au domicile. Et puis aussi lors des bilans annuels qui sont faits ensemble pour élaborer les PPA. Ce temps se passe au service, sachant que ça peut se passer dans nos bureaux à St-Nazaire, mais aussi comme on a une partie du territoire rural qui s'étend, pour éviter aux personnes de devoir se déplacer, de faire trop de kilomètres, et parfois c'est vraiment trop compliqué, sachant que les moyens de transport ne sont pas toujours existants, du coup on se déplace non pas au domicile de la personne, mais on emprunte un local auprès d'une mairie ou d'un centre médico-social (on a plusieurs points de chute comme ça), ce qui nous permet de faire nos entretiens plus institutionnalisés dans un lieu qui n'est pas le domicile des personnes.

Sinon l'essentiel de l'accompagnement se passe au domicile. On a un éducateur et deux éducatrices. Ils interviennent en gros une fois tous les 15 jours  pour une visite à domicile. Ce qui permet de faire le point sur la manière dont les choses se passent avec les enfants. Les rencontres peuvent avoir lieu uniquement avec les parents, ou avec les parents et les enfants, parfois les enfants seuls, mais sur des choses très particulières vues avec les parents. Et donc il s'agit sur la base de ces entretiens-là de mettre au travail différentes notions, qui sont liées à des éléments qui sont repérés par les éducateurs. Après la forme entretien, elle a ses limites, surtout avec le public que nous rencontrons. Alors ça se sont des choses qu'on a très vite repérées et c'est la raison pour laquelle on met en place des temps partagés. Le faire-avec c'est intéressant aussi, car parfois l'entretien n'est pas suffisant, même s'il permet de travailler sur un certain nombre de points, pour certaines personnes c'est un peu compliqué, c'est un peu exigeant, c'est-à-dire que devoir se souvenir des situations, pouvoir les rapporter, parler, avoir un niveau d'expression suffisant pour pouvoir ramener ça en entretien avec l'éducateur ou l'éducatrice, discuter et donc du coup avoir une capacité d'abstraction, mémoriser ça et puis l'appliquer, ensuite faire ça au quotidien et la fois suivante en reparler, etc. Bon des fois ça fonctionne, mais avec certaines personnes c'est un peu plus compliqué. C'est la raison pour laquelle on a mis en place les entretiens partagés, mais alors qui sont pas forcément réguliers, qui vont intervenir de temps en temps, si on repère justement qu'une entretien n'est pas suffisant pour dépasser des difficultés : ça peut être sur un temps de repas ou de coucher, assez classiquement, ou un temps de préparation des enfants à l'école.

Donc là l'éducateur/éducatrice, avec l'accord des parents toujours, intervient au domicile pour passer ce temps-là avec les parents, et donc ne se met pas dans une posture d'observation, il ne s'agit pas de se mettre dans un coin, mais de faire avec les parents, de faire et de proposer peut-être des manières de faire différentes, tout en respectant la place du parent.

Il est rare qu'il y ait des binômes d'intervention. Mais ça, sur le département on ne fonctionne pas tous de la même manière. A Nantes, l'association l’Étape fonctionne uniquement en binômes. Nous, non, on a pas choisi de fonctionner comme ça. Par contre on va s'appuyer sur le droit commun pas mal, et puis une autre partie du travail va être non pas d'accompagner au domicile mais d'accompagner les parents qui le souhaitent et qui en ont besoin vers des services de proximité, que ce soit la PMI, à l'école, pour un mode de garde particulier, etc. C'est toute cette mission d'articulation et de coordination des intervention dont on parlait plus tôt. Ce qui donne lieu à des réunions de concertation, dans lesquelles la plupart du temps les parents sont présents, pour voir avec eux ce dont ils ont besoin, comment on peut fonctionner au mieux, et comment les choses peuvent s'articuler.

Le psychologue :

La psychologue avec ses 0,30 ETP n'a pas un temps infini. Elle est présente d'abord sur les temps de réunion d'équipe (hebdomadaires), pour aider à la réflexion clinique et sur les situations. Et puis sinon elle est présente sur les étapes de la procédure d'admission, elle est présente aussi sur les temps de bilan annuels dans le cadre de l'élaboration des PPA, et puis elle peut aussi dans certains cas rencontrer les parents et les enfants. Dans ce dernier cas, c'est toujours sur des objectifs assez précis, car il ne s'agit pas de s'engager dans une thérapie par exemple, avec un parent ou un enfant, parce qu'alors on prendrait le risque – entre guillemets- qu'un transfert s'instaure dans ce cadre thérapeutique, et qu'on doive y mettre fin parce qu'un accompagnement s'arrête par exemple. Donc on ne peut pas faire coïncider le temps de l'accompagnement et le temps de la thérapie. Donc quand il y a une thérapie à engager, on oriente toujours vers des psychos en ville ou au CMP. Mais par contre il peut y avoir des questions précises à travailler avec les parents, donc liées à leur fonction parentale, des choses qui viennent les empêcher à certains endroits pour exercer cette fonction parentale dans les meilleures conditions, et là un travail psychologique peut être intéressant. Et donc là on peut le proposer effectivement. Ça peut être aussi auprès d'un enfant, pour le soutenir dans une période particulière, c'est également une possibilité.

Les premiers temps de l'intervention/Le désir d'enfant

Les situations où les parents viennent nous voir avant la conception de l'enfant ne sont pas la majorité. Nous on a surtout des parents qui viennent? Ça nous est arrivé d'accompagner par exemple une jeune femme qui arrivait parce qu'elle était en colère avec sa mère. Elle disait que sa mère l'avait obligée à faire une IVG, et qu'elle elle voulait pas, enfin bon elle était vraiment dans cette situation là, et puis elle disait son désir d'enfant, etc, etc. Donc nous on a accueilli cette demande-là, et on a accompagné plusieurs années cette personne, et on a évalué que le fait d'avoir accepté sa demande, de l'accompagner sur cette demande-là, c'était déjà la reconnaître comme femme, c'est-à-dire comme non pas la fille de sa mère, mais comme femme qui pouvai légitimement avoir ce type de désir, et qu'on pouvait en discuter. Et c'est pas parce qu'on pouvait en discuter qu'elle allait de nouveau tomber enceinte. Les choses sont pas automatiques comme ça et d'ailleurs ça s'est pas produit. Cette discussion lui a permis à elle de relativiser un certain nombre de choses. Et puis surtout de plus se focaliser sur ce point-là. Car en fait elle adressait des choses à sa mère quand elle parlait de la maternité. Et donc on a pu décentrer, c'est-à-dire qu'à un moment dans les entretiens il n'était plus du tout question de ça, mais de sa vie sentimentale, de ses copains, etc. Mais elle avait un statut d'adulte, de femme, et c'est ça qui était important pour elle.

Donc ça, ça vaut le coup de le mener, malheureusement je dirais, on le fait assez peu parce que majoritairement ce sont des parents qui sont aussi en demande ou en besoin qui s'adressent à nous. Par contre notre action, à cet endroit-là, du désir d'être parent (d'ailleurs il faut dissocier désir d'enfant et désir d'être parent, c'est pas tout à fait la même chose, et aussi du désir de grossesse, tout ça c'est pas forcément à mettre sur le même plan, il y a des choses à dissocier d'un point de vue psycho-sociologique).

Et en tout cas ces questions-là sont plus traitées dans le cadre du réseau qu'on a créé sur notre territoire, qui est une résultante du groupe de travail qui s'était mis en place avant la création du service, mais pas uniquement. Là aussi on est en copilotage avec le conseil départemental, de manière à donner aux professionnels un certain nombre d'espaces de réflexion, et des outils pour pouvoir accompagner les adultes là où ils se trouvent. Mais pas directement par notre service, mais de manière diffuse et par les supports qu'on amène dans le cadre de ces rencontres avec les professionnels du réseau.

L'orientation

Pour pouvoir bénéficier d'un accompagnement il faut bénéficier d'une notification MDPH, quelle qu'elle soit. Il n'y a pas de notification spécifique, de notification SASP, ça n'existe pas. Donc c'est une reconnaissance administrative d'une situation de handicap, donc quelle que soit la notification (AAH, RQTH) pour nous ça fonctionne. Le fait d'être suivi par le SASP n'enlève rien à leur droit de bénéficier par ailleurs d'un autre service.

Alors après les personnes nous sont orientées de manière assez variée. Le bouche à oreille ça fonctionne pas mal, les collègues d'ESAT entre eux notamment parlent du service, et ça ça fonctionne. Et puis sinon, tous les services, que ça soit un ESAT, un SAVS, PMI, services de l'ASE, vont pouvoir orienter les personnes vers notre service.

On a pas de personnes en foyer d'hébergement actuellement, mais on a eu des personnes en foyer de vie. Mais là c'était des personnes qui ne vivaient pas avec leur enfant, parce que c'était pas possible dans le cadre du foyer de vie, mais qui étaient parents malgré tout, leur enfant étant confié dans cette situation-là à une famille d'accueil à l'ASE. Donc on peut accompagner ce type de situation. Mais dans la plus grande majorité on accompagne des parents qui ont leurs enfants avec eux, ce qui n'empêche pas qu'on intervienne là bien qu'on ait moins de demandes, parce que les gens peut-être n'y pensent pas. Ou peut-être la question se traite différemment. Et notamment dans le cadre du réseau aussi. C'est-à-dire que les professionnels des foyers d'hébergement viennent chercher de la matière de réflexion conceptuelle dans le cadre des activités du réseau.  On a proposé notamment des journées d'échange de pratique, où les professionnels viennent avec leurs situations, et puis une animation est faite par une éducatrice de notre service et une psychologue de l'IREPS (?) et qui travaillent autour des ces situations. Mais ça se fait là du coup de manière indirecte.

Profil de la population :

La déficience intellectuelle est notre population d'origine, mais on a de plus en plus de handicap psychique. Travailleurs d'ESAT ou pas. On a certains qui travaillent en milieu ordinaire, d'autre ne travaillent pas du tout. Il y a des situations socio-professionnelles différentes.

Le contrat d'accompagnement :

On a traditionnellement un contrat de séjour, un contrat d'accompagnement, et c'est ça qui vient signifier et officialiser notre relation de service. C'est un contrat qui est renouvelé par tacite tous les ans, et c'est à partir du PPA qu'il est mis en oeuvre. Le PPA est un autre document (processus où on co-construit avec les personnes le contenu de l'accompagnement : on va fixer des axes, définir des modalités de travail), lequel est revu tous les ans. Sachant qu'on est pas non plus dans une espèce de tyrannie du projet. C'est une base, on se met d'accord sur des grands axes, après ça peut évoluer dans l'année : des axes sont délaissés, d'autres vont arriver, mais ce qui compte c'est que la personne soit en accord avec ce qu'on lui propose, c'est ça le plus important. Nous on vérifie toujours que ce qui est proposé, la personne y donne son accord, pour qu'on travaille dans ce domaine là. S'il y a un domaine où elle n'est pas d'accord pour qu'on y intervienne, on interviendra pas. Ça nous empêchera pas nous de dire clairement ce qu'on pense de telle ou telle chose, mais après la contractualisation, notamment dans le cadre du PPA, c'est l'idée de se mettre d'accord ensemble sur ce qu'on a à faire.

La fin de l'accompagnement :

Il peut être arrêté à tout moment, à la demande des personnes par exemple. S'il y a quelqu'un qui veut arrêter, eh ben on ne peut pas s'opposer au fait que ça s'arrête. Et puis nous institutionnellement on peut reconduire un contrat jusqu'à la majorité du dernier enfant.

Dans le cas du placement de l'enfant, l'accompagnement peut perdurer. L'idée c'est d'accompagner la parentalité dans toutes ses dimensions et dans toutes les situations rencontrées. Effectivement on peut accompagner des parents en foyer de vie quand leurs enfants ne sont pas avec eux, ou des parents qui sont à leur domicile mais qui n'ont pas leur enfant non plus, soit parce qu'il est avec l'autre parent ou parce que l'enfant est placé. Après s'il y a une décision de placement, ça dépend dans quel cadre on se trouve, si c'est un placement administratif ça peut être un placement qu'on a préparé avec les parents. Ou une décision judiciaire. En tout cas il n'y a pas d'automaticité. Les choses sont discutées avec le parent et aussi du coup avec le service gardien [de l'enfant] pour voir la modalité d'accompagnement par notre service. Et puis ensuite comment on s'articule, bien sûr, pour que chacun puisse s'y retrouver.

Le partenariat :

On travaille en lien avec des services qui proposent ce type d'intervention [TISF, puéricultrice, etc.]. Pour les TISF, avec lesquelles on est amenés à travailler fréquemment, soit le contrat est porté par la PMI, soit par notre service, c'est-à-dire que nous on peut porter un contrat TISF. Ce qui est intéressant c'est de pouvoir lier ensemble ces accompagnements et qu'ils soient cohérents. On coordonne par des rencontres en présence des parents pour se mettre d'accord sur le projet d'intervention et les modalités d'articulation. On a un large réseau, c'est indispensable, on ne peut pas fonctionner sans, ni être à toutes les places. Ce qui compte c'est de parvenir à définir le sens de ces interventions ensemble, pour qu'elles aient du sens pour les personnes accompagnées, et qu'elles ne soient pas vécues comme des intrusions. Parce que c'est un grand risque aussi, le sentiment d'être plus chez soi, d'avoir toujours des professionnels à qui se justifier, c'est quelque chose sur lequel il faut être très vigilants. D'ailleurs dans le cadre de nos journées d'étude, on avait travaillé cette notion de stress parental, avec notamment Bertrand Coppin, je sais pas si vous connaissez. Il faut faire attention par nos interventions, dans la multiplicité des interventions, qu'on ne crée pas davantage de stress auprès du parent qui peut perdre ses moyens aussi parce qu'il se sent observé, scruté par tel ou tel professionnel.

PADI/ Le MAIS

Je suis trésorier au MAIS.

http://www.mais.asso.fr/content/quest-ce-que-le-mais

CamilleV

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