Evaluer les compétences parentales

Bien que la question de l'évaluation des compétences des personnes puisse faire frissonner d'horreur (c'est en tout cas l'effet que ça provoque en moi), c'est toutefois une problématique qu'on va devoir se coltiner. Et ceci pour au moins deux raisons.

D'abord pour rassurer le financeur en témoignant de notre aptitude à rendre lisible notre action, dans ses prémisses comme aussi dans ses diverses finalités : où débute et termine notre accompagnement ? Sur quels critères se met-il en place ? Comment l'ajuste-t-on au projet ou au profil des personnes ? A partir de quand y met-on fin ou juge-t-on qu'il est temps de passer le relais?

Et puis dans une certaine mesure pour nous, afin de conserver une sorte de vue d'ensemble des problématiques qu'on aura à traiter, sans en oublier aucune malgré la diversité des situations, malgré leurs écarts obligés, malgré nos différents "feelings" face à une personne, malgré nos différentes manières de comprendre ce qui fait problème (ou pas !).

Toutefois pour éviter de tomber dans le piège de la procédure d'évaluation, qui est de saper le travail de la pensée en nous poussant à remplir des grilles, il paraîtrait pertinent de nous atteler à la tâche de monter notre propre outil d'évaluation. L'idée serait ainsi de nous construire un outil qui soit à notre mesure, à la mesure des personnes que nous allons accompagner, à la mesure du service aussi que nous allons monter.

Alors bien sûr, il ne s'agira pas de partir de zéro, mais comme en toutes choses de repartir de l'existant pour l'améliorer ou le personnaliser.

De plus grandes recherches seraient assurément nécessaires, mais le bouquin de Bernard Morin cite au moins deux modèles qu'on pourrait examiner.

Pour aujourd'hui, je me contenterai de vous les présenter de but en blanc. Il faudra bien sûr y revenir en adoptant à leur égard un point de vue critique.

Virginia Henderson parle par exemple pour sa part des 14 points fondamentaux de l'enfant

1) Respirer ; 2) Boire et manger; 3) éliminer ; 4) se mouvoir et maintenir une bonne posture ; 5) dormir et se reposer ; 6) se vêtir et se dévêtir ; 7) avoir la température de son corps dans la limite de la normale ; être propre, soigné et protéger ses téguments ; 9) éviter les dangers en maintenant son intégrité physique et psychique ; 10) communiquer avec ses semblables ; 11) pouvoir agir selon ses croyances et ses valeurs ; 12) s'occuper en vue de se réaliser et conserver l'estime de soi ; 13) se divertir ; 14) apprendre.

Raymond Massé propose pour sa part une classification de la compétence parentale en cinq chapitres

Chapitre Un : Posséder des qualités humaines pertinentes : Disponibilité – Sens des responsabilités – Patience – Dévouement, engagement – Capacité de respecter l'individualité de l'enfant – Cohérence et constance – Être bien dans sa peau – Capacité de se remettre en question – Capacité d'adaptation – Force morale – Capacité de chercher de l'aide en cas de besoin.

Chapitre Deux : Savoir répondre aux divers besoins de l'enfant : Besoins en général – Capacité de donner amour et affection – Capacité à agir dans l'urgence.

Chapitre Trois : Savoir placer l'enfant dans des conditions favorables à son développement : Sabilité et harmonie dans la vie conjugale et familiale – Discipline – Formation, éducation – Liberté – Encadrement normatif.

Chapitre Quatre : Capacité de favoriser le développement d'un enfant ayant diverses qualités : Adapté à sa société – Développe son potentiel au maximum – Autponome, débrouillard – Heureux – Equilibré – A des valeurs – Expressif – Responsable

Chapitre Cinq : Capacité d'établir une bonne relation-communication avec son enfant.